Un an après la nomination de Milan, un bilan préoccupant...

Le 31 mars 2009 fut pour Milan l’anniversaire de sa victoire sur Smirne et pour nous l’heure de faire le bilan des événements passés, des polémiques, des scandales et de l’avancement des travaux, bref voici le bilan d’une année riche en rebondissements.

Essayons de garder un certain optimisme, même si il n’existe pas réellement de points fixes sur lesquels faire confiance pour le futur.
Dans un premier temps parcourons de nouveau les étapes les plus importantes de cette tumultueuse victoire.

31 mars 2008
Milan est choisi pour être la ville qui accueillera l’Expo 2015, organisation de grandes fêtes lors des jours suivants, mais très rapidement apparaissent les premières critiques, en commençant par Celentano qui parle d’une «coulée de ciment» et même le premier critiquera les tours de Citylife en projet. On commence a faire les premières hypothèses de «ragots». Letizia Moratti parle déjà de loi pour l’Expo.

Mai 2008
Les premiers conflits d'intérêts font leur apparition. Letizia Moratti voudrait être élue «commisario straordinario» de l’Expo, mais cette nomination tarde à arriver.

Juin 2008
Letizia Moratti est enfin élue commissaire de l’Expo, mais les ennuis commencent avec Tremonti qui menace de destiner des fonds à Rome plutôt qu’à Milan. Les acteurs principaux du feuilleton Expo sont alors d’un côté Moratti contre Formigoni (pour la nommination de Glisenti comme administrateur délégué) et d’un autre côté Filippo Penati qui est d’accord avec Formigoni. La loi pour l’Expo fait aussi son apparition et on commence à discuter de la société de gestion de l’Expo.

Juillet 2008
Le décret sur la société tarde à arriver et un ballet de nomination démarre: oui à Paolo Glisenti comme administrateur unique, mais Berlusconi, entre-temps, signe un décret qui déplace le pôle de décision plus à Rome qu’à Milan. On parle d’infrastructures mais si les fonds ne sont pas là, et le premier août tombe la nouvelle que le décret est à refaire depuis le début.

Août 2008
Letizia Moratti est furieuse concernant la non nomination de Paolo Glisenti comme administrateur et menace de démissionner. Début des tensions avec Tremonti qui avait proposé une solution alternative. Les congés passent et en septembre Calderoli annonce que le décret est quasiment terminé.

Septembre 2008
Les polémiques sur Paolo Glisenti continuent et toujours aucun décret à l’horizon

Octobre 2008
Les dires sur la non existence de décret pour l’Expo arrivent jusqu’à Paris et le BIE pose à Moratti un ultimatum la date du 2 décembre. Finalement le décret verra le jour le 23 octobre.

Novembre 2008
Le décret est là mais les doutes sur les fonds ne disparaissent pas. Des rumeurs concernant l’abandon de Milan circulent même. Diana Bracco est nommée représentante de la chambre de commerce.

Décembre 2008
La Soge est créée, juste à temps pour la réunion du BIE. Diana Bracco est nommée présidente de la société de gestion et l’on cherche à trouver avant Noël les fonds manquants aux premiers travaux. Mais aucun financement n’est trouvé et Polo Glisenti n’est pas nommé administrateur délégué.

Janvier 2009
Tremonti stoppe encore les travaux, cette fois à cause des salaires des membres du conseil d’administration de la Soge. Glisenti renoncera au sien jusqu’à fin mars pour le bien de l’Expo.

Février 2009
Tremonti bloque les fonds pour les investissements avec une circulaire, toute la commune se retourne contre lui. On se demande même si il ne serait pas mieux d’abandonner. Pour Castelli, le dossier Expo risque d’être rapidement archivé et on lui proposera même de prendre la place de Moratti. Berlusconi pose son ultime veto sur Paolo Glisenti. De nouveaux postes au sein du conseil d’administration de la Soge se profilent. Le gouvernement promet un investissement économique et le Cipe débloque les fonds pour les grands travaux. Mais le conseil d’administration est à reconstruire.

Douze mois après la nomination de Milan, tout est encore au point mort, seules les litiges et les polémiques réussissent à faire parler de l’événement. Si les polémiques n’avaient pas existé, j’aurais eu beaucoup de mal à alimenter ce blog, les articles auraient été très rares. Même la tardive création du conseil d’administration n’a abouti à rien de concret. Après l’ère Glisenti, l’ère Stanca semble déjà montrer des signe de fatigue.

Concernant les travaux, pas une brique, pas un centimètre d’asphalte, pas un centimètre de rail n’a été posé et pas même un euro n’a été dépensé. Rien ne s’est passé pour les travaux essentiels à l’Expo, victimes des tensions entre les pouvoirs politiques et économiques, de la course pour les meilleurs postes, de la dégénérescence des projets provoqué par les entrepeneurs,et des appétits grandissants pour les opérations immobilières colossales en plein temps de crise.
Et quand est-il des deux nouvelles lignes de métro, la quatre et la cinq? Et des autres infrastructures? Les grandes voies d’eau, les grandes voies de terre, les pavillons internationaux, les parkings souterrains, les autoroutes...?

Autre point noir, le budget. A qui revenait la mission d’être à la tête du budget pour l’Expo? A Moratti, au président de la régions Lombardie, au président de la province, au ministre de l’économie, à la Lega Nord? Le choix de Letizia Moratti s’est arrêté et fixé sur Paolo Glisenti et ce dernier en a profiter pour s’octroyer les pleins pouvoirs et un salaire de 8 millions d’euros jusqu’en 2015. S’en est alors suivi une longue polémique qui se terminera par le retrait définitif de Glisenti du projet Expo. Aujourd’hui Lucio Stanca vient d’être nommé au poste de Glisenti et pour l’heure son travail consiste à revenir au point de départ et à récupérer les 365 jours perdus.

Voici donc le bilan peu encouragent de la première année de Milan en tant que ville d’accueil de l’exposition universelle. Bilan d’autant plus préoccupant lorsque l’on sait que l’Expo représente un grand risque d’infiltration mafieuse et que les intérêts en jeu pour la mafia sont plus importants que ceux pour la construction du pont de Messine...

9 avril 2009: Lucio Stanca nommé vice-président et administrateur délégué de «Expo 2015 Spa»

Le conseil d’administration de «Expo 2015 Spa», réuni pour la première fois depuis les démissions de Paolo Glisenti et de Angelo Provasoli, a officialisé la nomination de Lucio Stanca comme administrateur délégué.

Le tout pour la modique somme de 450 000 euros, chiffre nettement supérieur aux prévisions. Les jours suivants une violente polémique à éclater à ce sujet. Lucio Stanca gagnera 300 000 euros fixes plus 150 000 euros de bonus.

Filippo Penati a même ajouté: «Simplement scandaleux. Le fait que Lucio Stanca ne donne pas sa démission au Parlement démontre que même lui ne croit pas au futur de la société et de l’Expo».

Lors de la réunion d’aujourd’hui les attributions de pouvoirs à l’administrateur délégué ont été évoqués. Lucio Stanca semble ravis et prêt à se mettre au travail: «J’ai obtenu une entière autonomie pour la gestion de la société, je dois créer une société qui n’existe pas, monter un busines plan, un master plan, toute la planification financière, trouver un nouveau siège, bref il faut refaire toute la société.»

Pour l’heure, comme l’a annoncé Letitzia Moratti, les milanais devront participer à l’Expo grâce à une consultation: «Maintenant que la société est devenue opérative, nous pensons mettre aussi en place une consultation citadine car il est opportun et nécessaire de faire participer le plus grand nombre de personnes possibles sur les choix que la société adoptera».

23 février 2009: le Gouvernement débloquera les 2 millions d'euros nécéssaires à la réalisation des travaux

Le ministre de l'économie Luigi Casero et Letizia Moratti ont annoncé que le Gouvernement s'engagerait à trouver les 2 millions d'euros qui manquent à la réalisation des travaux liés à l'Expo.
Le maire de Milan semble satisfaite de cette nouvelle :"Aujourd'hui nous avons fait un grand pas en avant et j'éprouve une très grande satisfaction d'avoir reçu du sous-secretaire Casero la confirmation des financements pour la partie manquante des travaux"

17 Fevrier 2009: Rencontre privée à Arcore

Le trio Berlusconi, Moratti, Formigoni s'est retrouvé hier soir à Arcore lors d'un entretien très privé pour traiter des éternels problèmes de financement et de nomination d'un d'administrateur délégué.

Silvio Berlusconi a demandé le retrait définitif de Paolo Glisenti sur le projet Expo.

Formigoni se réjouit de cette nouvelle :"Nous sommes très satisfaits car maintenant on peut dire que l'Expo démarre, nous étions comme des mécaniciens qui ce soir ont réussi a réparer un moteur qui retrouve maintenant essence et puissance. Nous serons prêts pour 2015 et ce soir nous avons confirmé qu'il est inutile de revoir le projet."

Le remplaçant de Paolo Glisenti devra être un homme de confiance de la mairie et de Moratti, selon les dernières indiscrétions ce choix se fera entre Bruno Ermolli et Lucio Stanca.

12 février 2009: Feu vert du Sénat pour le financement de la recapitalisation.

Le Sénat a donné son accord pour les 4 millions nécessaire à la recapitalisation (il manque toujours celui de la Chambre des députés...).

Filippo Penati est pourtant perplexe: «Concernant l’Expo, il y aura toujours un climat d’incertitude et de conflictualité: conflit entre les Institutions, conflits entre le maire, sa majorité et le Gouvernement sur le choix de Glisenti, conflit entre le président du conseil syndical et la présidente Diana Bracco»

Climat de conflit aussi car il reste un problème que l’on arrive pas à résoudre : le cas Paolo Glisenti. L’homme clé de l’Expo, le bras droit de Moratti, candidat quasi certain au poste d’administrateur délégué de Milano Expo Spa… mais que personne ne veut.

9 et 10 février 2009: 2 jours à la «Mobility Conférence»: Moratti s’explique, Catania s’énerve.

La Mobility Conférence est un rendez-vous visant à débattre, approfondir et communiquer aux opinions publiques les investissements des infrastructures et des transports, avec pour objectif de faire le point sur le développement infrastructurel et territorial du pays et de déterminer les actions et les propositions a réaliser à partir des prochains mois.

Diana Bracco, Roberto Castelli, Roberto Formigoni, Emme Marcegeglia et Antonio Tajani y ont participé.

Le mot d’ordre de la seconde journée a été l’Expo et les points noirs de l’organisation de l’événement ont été soulignés. Le maire Letizia Moratti a du annoncer que après presque un an après la victoire de Milan comme ville d’accueil, qu’elle a du faire face à beaucoup plus de problèmes que prévu.

Elio Catania, s’est quant à lui déchaîné sur les milanais et leurs habitudes: «Je dis stop aux voitures garées en double file, il faut laisser circulé les transports publics. Ce matin nous avons encore eu 2 accidents: deux voitures garées sur la ligne de tram empêchant ainsi le trafic. Tous les jours il y a 10 incidents comme celui là, soit 3 611 par an. 10 blocages par jours signifient au moins 1 500 personnes énervées de ne pas arriver à l’heure au travail, à l’Université ou à la maison. Nous devons prendre une décision pour chercher à donner une image moderne et pratique de la mobilité à Milan.
Je ne veux pas m’embarquer dans une lutte entre transport public et privé, mais franchement avec l’offre, les possibilités et la configuration de la ville, on ne peut pas laisser des autos en double file gêner la circulation. Surtout ne ne pouvons pas arriver à l’Expo avec une incertitude de ce genre.»

Il est vrai que le transport public de Milan souffre de nombreuses lacunes et qu’il en va de la sécurité public des trams: infiltrations d’eau sous le métro, manque de manutention, et trams qui passent alors que le feu est rouge.

6 février 2009: Shangai nargue milan: «nous sommes en retard pour l’Expo».

Dans le journal La Repubblica on y apprend que Shangai (ville qui accueille l’Expo en 2010) a commencer à travailler sur l’Expo 10 ans avant la première inauguration officiel des pavillons. Et ils sont parfaitement dans les temps.

L’Expo de Milan commence dans 6 ans et rien n’a réellement était fait.

Selon De Albertis «le plus grand problème de l’Italie est sa lenteur dans la projection et la réalisation d’ infrastructures: pour réaliser des travaux publics dont le montant est inférieur à 50 millions d’euros il faut 4 ans et demi, 6 ans pour des travaux plus importants. Si l’on additionne les années nécessaires à la constructions de toutes les infrastructures nécessaire à l’Expo, il faudrait environ 11 ans pour tout finir.»

27 janvier 2009: encore aucune nomination au poste d’administrateur délégué

Rien n’est encore fait au conseil d’administration de Milano Expo Spa pour la nomination de l’administrateur délégué. Paolo Glisenti en occupe le poste mais il n’a pas encore était investit officiellement.

Le 29 janvier a eu lieu le conseil d’administration de la société de gestion, mais toujours aucune nomination pour Glisenti.

Diana Bracco s’explique: «Il faut avant tout penser à la recapitalisation de la société.»

Il est tout de même étrange que Paolo Glisenti soit écarter à ce point du jeu.

19 janvier 2009: le point sur les chantiers des métros et des routes d'accès

Le journal Il corriere della sera tente de faire le point sur les lignes de métro. La ville de Milan voudrait doubler son réseau passant alors de 75 km actuels contre 142 km, avec une augmentation de 1,6 à 3 millions d’usagers par jours.

Les chantiers de la ligne 4 devaient débuter l’année dernière mais ont été reconduits au premier semestre de l’année 2009. Le projet se divise en deux parties: le première consiste en 13 stations: le financement est disponible pour 5 stations (de San Cristoforo à la policlinique), mais ils manquent 910 millions d’euros pour les 8 autres (de Lorenteggio à Linate).

Concernant la ligne 6 figurant dans le dossier de candidature: le budget total est de 1,6 milliard d’euros mais seulement 870 millions sont rattachés à l’Expo.

Les travaux continuent pour la ligne 5 avec neuf nouvelles stations (de Garibaldi à Bignami).

En 2010 les nouveaux arrêts ouvriront pour la ligne 3.

D’autres projets sont encore en étude: le prolongement de la ligne 1 (de Sesto à Monza), le trajet de la ligne 2 sera rallongé jusqu’à Vimercate et jusqu’à Paullo pour la ligne 3.

16 janvier 2009: Après les polémiques Paolo Glisenti renonce à 3 mois de salaires pour le bien de l’Expo

Tremonti s’en sera finalement tiré d’affaire: aucun salaire mirobolant pour les membres du conseil d’administration de Expo Milano Spa. Au total 170 milles euros ainsi répartis: 50 milles pour le président Diana Bracco et 30 milles pour les autres, Paolo Glisenti compris.

Glisenti a renoncé à son alaire jusqu’au 31 mars 2009: « Par sens des responsabilités, si je suis amené à être administrateur délégué, je renoncerai totalement à mon salaire jusqu’au 31 mars de cette année. Je souhaite qu'entre-temps les divergences d’opinions se résoudront»

Peut être que Paolo Glisenti s’est lui aussi finalement rendu compte qu’il fallait vraiment se dépêcher et renoncer aux polémiques: «Je travaille depuis 2 ans sur ce projet Expo et je suis satisfait parce que finalement aujourd’hui on débute réellement...»

15 janvier 2009: Le calme après la tempête: Moratti et Berlusconi se sont rencontré pour parler de l’Expo et de Malpensa

Trêve entre Berlusconi et Moratti. Le chef du gouvernement et le maire de Milan se sont rencontrés au Palazzo Chigi durant près d’une heure. Un entretien «positif et cordiale» d’après les sources. Moratti aurait en effet obtenu une double promesse de la part de Berlusconi; une sur Malpensa, l’autre sur l’Expo.

Le gouvernement s’est voulu rassurant quant à sa volonté d’arriver à une libéralisation de l’aéroport de Malpensa et qu’il n’a aucune intention de le pénaliser.

Quant à l’Expo, il a été décidé que Moratti aura Silvio Berlusconi et Gianni Letta, sous secrétaire à la présidence du conseil, comme interlocuteur direct pour l’organisation de l’événement. De cette façon Moratti se débarrasse une fois pour toute du ministre de l’économie Giulio Tremonti qui a tendance a tenir les rennes car il est en possession de l’argent.
Tremonti a en effet fourré son nez plusieurs fois dans la question du financement de l’Expo et des salaires des membres du conseils d’administration de Milano Expo Spa. L’élément clé étant toujours le salaire de Paolo Glisenti.

13 janvier 2009: Guerre froide entre Moratti et Berlusconi au sujet de Malpensa et de l'Expo

Les rapports n'ont jamais étaient aussi froids entre Letizia Moratti et Silvio Berlusconi. Ce dernier aurait même dit au sujet de Moratti qu'elle est "peggio della Lega" (comprenez pire que la Lega Nord) et qu'elle ne vaut pas la peine d'être nominée

Deux éléments sont à l'origine du conflit: l'affaire Air France - Lufthansa et l'Expo.

En effet, Moratti aurait remis en cause l'arrivée d'Air France à Malpensa quelques heures avant le conseil d'administration du Cai ( Compagnia Aerea Italiana). Le maire de Milan souhaiterait plus de temps pour analyser l'offre de la compagnie allemande Lufthansa.

Berlusconi, pour qui Lufthansa "n'a jamais fait d'offres concrète et n'a manifesté qu'un interêt minime envers le marché italien" a riposté en disant que le maire était bien loin des impératifs de son parti, même au sein de sa propre majorité.

Entre les éclats et les intolérances sur les retards de l’Expo allié à cet ultime reproche, qui sait quel futur est réservé au maire de Milan...

9 janvier 2009: Tremonti face aux salaires des membres du conseils d’administration: nouvelle polémique

Les montants des salaires des membres du conseils d’administration de Expo Milano Spa, plus particulièrement celui de Paolo Glisenti, ont fait tourner la tête du ministre de l’économie Giulio Tremonti, qui a hurlé au stop général.

Nouvelle réunion prévue le 15 janvier, donc nouveau retard pris sur les travaux.

Pierfrancesco Majorino parle de retard inacceptable: «L’état actuel des choses est dû au manque de conviction du gouvernement qui abandonne Milan à son propre sort».

19 décembre 2008: Le doute plane sur le financement des travaux

C’est à n’y plus rien comprendre...Le financement pour les travaux est là ou non? Milan aura les 5 milliards promis par Castelli ou devra les partager avec les autres régions du Nord?

Finalement concernant les 5 milliards du Cipe (Comité interministériel pour la programmation économique), Rome a décidé de ne pas les destiner à Milan. «Cela prouve encore une fois que le gouvernement n’a aucune envie de s’impliquer dans l’Expo» selon Fillippo Penati.

Et en effet, vue de l'extérieur, l’organisation de l’Expo semble être un grand marasme: Sept mois pour un décret, perte de temps pour nommer Moratti commissario straordinario, désaccord sur Paolo Glisenti et le conseil d’administration de la société de gestion qui n’a pas encore été convoqué.

Penati attaque encore: «Il n’y a vraiment pas un euro pour l’Expo. Si ça continue comme ça il faudra vraiment mettre en doute la manifestation.»

23 décembre 2008: début de la polémique sur Glisenti

Le conseil d’administration de Expo Milano Spa se réunit pour la première fois. L’un des sujets abordés est la nomination de Paolo Glisenti comme administrateur délégué de la société. Mais un problème persiste, celui de sa rémunération. Jugée trop élevée, sa nomination est reportée au 23 janvier 2009, où là encore, après un débat long de 3 heures, elle ne sera pas validé en raison du désaccord persistant sur le salaire de ce dernier. Il s’agit en effet d’un salaire de 500 milles euros brut annuel, une prime de résultat de plus 250 milles euros.
La province de Milan est contre et demande un salaire brut annuel de 240 milles euros et aucun «bonus».
Pour établir une comparaison voici les salaires des 5 autres conseillers d’administration: 90 milles euros brut annuel par conseiller.

16 décembre 2008: Castelli promet 5 milliards d’euros pour la construction des infrastructures.

Roberto Castelli, dirigeant de la Lega Nord a rassuré tout le monde en promettant 5 milliards d’euros pour la construction des 17 infrastructures indispensables à la bonne réussite de l’Expo.

La date de fin des travaux à même était fixée: «tout sera prêt pour le 30 septembre 2014».
Et pour compléter le tout, 5 milliards d’euros seront à disposition. Mais il faut encore que Rome décide de les attribuer à Milan.
En effet les 5 milliards d’euros ne seront pas seulement destinés uniquement à Milan, mais à tous les grands travaux du nord et si Milan en prend la moitié, le reste devra être réparti entre les autres régions.

Castelli explique: «Le choix de la priorité sera faîte par le gouvernement, par le ministre Matteoli mais aussi par Silvio Berlusconi. Le gouvernement a mis à disposition, avec le décret 185, plus de 3 milliards d’euros certains, sûrs et disponibles, pas directement destinés à l’Expo mais pour tout les travaux mentionnés dans la loi obbietivo per il Nord».

3 décembre 2008: 20 jours pour trouver les trois milliards d’euros manquants

L’Italie est très en retard sur son objectif premier qui est de récupérer 3 milliards d’euros du gouvernement.
Hier Moratti a aussi signer un nouvel accord avec Mr Attali, président de Planet Finance, pour développer le microcrédit dans les pays pauvres dans lesquels l’Italie est centre du travail. Mais il manque encore la chose la plus importante: l’argent. Les trois milliards d’euros manquants sont en plus directement liés aux travaux essentiels de l’Expo, sans lesquels les infrastructures ne pourraient voir le jour.

«Les financements devraient arriver avant la fin de l’année. Ces 20% manquants doivent être fournis par l’Etat. Il ne manque qu’un petit effort»

Formigoni, président de la région, ajoute: «Nous nous sommes fixé une date limite. Le 31 décembre. Nous arrivons désormais à cette limite et nous devons réfléchir à une autre alternative. Nous voyons actuellement s’il est possible d’impliquer les particuliers au gouvernement».

Emma Marcegaglia, présidente de la Confindustria, a déclaré: «Aujourd’hui le problème est de garantir que les investissements nécessaires seront faits et que l’Italie soit en règle avec les engagements internationaux qu’elle a pris».

Le 5 décembre, Moratti sonne l’alarme: risque de flop pour l’Expo

2 décembre 2008: Changement de nom pour la SOGE et désaccord entre Penati et Bracco...

Tentons de faire le point sur les modifications portées à la société qui gérera l’Expo:

Premier point: La société ne s’appelle plus SOGE mais EXPO MILANO 2015 Spa,

Second point: Les membres du conseil d’administration sont : Alli pour la région, Corali pour la province, Glisenti pour la commune, Bracco pour la chambre de commerce et Provasoli (qui a gagné la bataille contre Carioni) pour le Trésor.

Diana Bracco est aussi présidente de la société, mais Penati (président de la province) a toujours montré son désaccord:

«Je n’ai pas posé de veto à Diana Bracco, parce que c’est une personne que j’estime et je n’ai rien de personnel envers elle, la chambre de commerce l’a fait entrer au conseil d’administration et j’accepte cette décision. Je pense que le président ou la présidente de l’agence pour l’Expo doit représenter l’expression du peuple»

Penati n’a pas était écouté et reproche aux élections d’avoir étaient faîtes sans avoir consulté tout le monde.

Entre temps Mme Bracco a annoncé qu’elle convoquera pour la première fois le conseil d’administration la semaine prochaine pour nommer l’administrateur: Paolo Glisenti.

L’Assemblée générale, elle, aura lieu au mois de janvier et à cette occasion sera fixé le montant des rémunérations.

L’unique chose sur laquelle tout le monde s’accorde et qu’il faut désormais faire très vite pour rattraper le temps perdu en litiges et disputes.

1 décembre 2008: Aujourd’hui naît la SOGE, juste à temps pour l’assemblée générale du BIE.

Aujourd’hui la SOGE deviendra officielle et demain Moratti, Formigoni et Frattini (ministre des affaires étrangères) iront à Paris pour l’assemblée générale du BIE et devront présenter l’état d’avancement des travaux.

Le journal il corriere della sera publie aujourd’hui un article sur les dépenses liées à l’Expo car Basilio Rizzo avait déjà soulevé une interrogation à ce propos:

«Je n’ai pas l’impression que l’on puisse dire que l’on a dépensé peu et surtout j’ai de plus en plus le sentiment qu’une partie de cet argent, et l’argent d’autres événements non organisés par la mairie, ont servis à financer un réseau d’amis et de personnes qui avaient déjà travaillées pour le maire ou pour certains autres représentants politiques.»

On considère les dépenses pour conquérir l’Expo: plus de 8 millions d’euros.

«Les principales voies de sorties, dans cette part du budget, ont été l’organisation des événements et manifestations pour promouvoir la candidature, la présentation du dossier aux délégués du BIE, la visite d’inspection de ces derniers à Milan, en octobre 2007; la présentation du dossier de candidature comprenant les publicités et sponsors. L’Etat a financé 3 millions d’euros, la région 680 mille, la province 615 mille, la commune 595 mille et la chambre de commerce 553 mille euros. entre autres, les dépenses pour les missions à l’étranger ont été de 538 437 euros, celles pour le matériel promotionnel 244 612 euros et celles pour l’organisation des événements et manifestations s’élevaient à 2 493 170 euros.
974 mille euros ont été destinés au personnel pendant que beaucoup sont les dépenses relatives à l’activité commerciale: 602 mille euros pour l’hébergement, 1 178 299 pour l’organisation d’événements et manifestations, 1 220 418 pour la présentation à l’assemblée générale de Paris. Peut être que les dépenses pourraient être communiquées à temps en vue d’une meilleure transparence, étant donné que quelqu’un pourrait objecter que, en gérant entre autre un thème délicat comme celui de la nutrition et la faim dans le monde, des choix plus sobres pourraient être faits».

28 novembre 2008: Litige entre Moratti et Bossi à cause du conseil d’administration de la SOGE peu avant l’assemblée du BIE.

Il n’y a pas eu une minute de répit, lundi Moratti avait rendez-vous pour signé le statut de la SOGE. Les 5 membres du conseil d’administration de la société seront: Paolo Glisenti, Paolo Alli et Diana Brocco (ils manquent encore les noms des représentants de la province et du Trésor), mais Umberto Bossi, secrétaire fédéral de la ligue du Nord (Lega Nord) veut que Carioni soit présent au conseil d’administration.

Pourtant Bossi à toujours supporté Moratti même au moment ou tous étaient contre elle, le risque est donc une confrontation bruyante entre ces deux personnages.

Un triangle de coups de téléphone endiablés à commencé mercredi après-midi entre Bossi-Moratti, Moratti-Berlusconi, l’objet du litige étant le nom du candidat au Trésor. Moratti veut Angelo Provasoli (recteur sortant de l’Université Bocconi) mais Bossi veut à sa place Leonardo Carioni (président de la province de Côme).

Aujourd’hui Tremonti, ministre du Trésor, prendra une décision (et nous savons qu’il n’apprécie pas particulièrement Moratti). Le risque est qu’il ne se décide pas et que l’Italie fasse vraiment mauvaise impression face au BIE.

Entre-temps le décret Expo a été publié sur le journal officiel.

8 novembre 2008 : lundi la SOGE verra finalement le jour, l'administrateur délégué, Paolo Glisenti aura des pouvoirs très réduits.

Nous sommes en retard, voire très en retard: le rendez-vous de lundi pour la signature du statut de la SOGE, la société qui gérera l’Expo, a eu lieu à toute vitesse. La rencontre a en effet eu lieu sur le fil du rasoir car le 2 décembre l’ultimatum posé par le BIE aurait été dépassé.

Et le 2 décembre, qui semblait si loin, est aussi la date de l’assemblée générale du BIE auquel participeront Moratti, Formigoni et le ministre des affaires étrangères Franco Frattini.

«Je souhaite que toute l’Italie soit présente car c’est un beau moyen de se présenter comme pays devant l’assemblée planétaire du BIE»

Penati et la province sont prêts à entrer dans la SOGE mais demandent des nouvelles au gouvernement.

«Nous sommes prêts à entrer dans la SOGE, mais avant cela nous attendons un signal clair du gouvernement. Est-il pour l’Expo ou non? Sans un éclaircissement du gouvernement il est inutile de continuer.»

Ce n’est qu’hier que Moratti à présenter à région et province le nouveau statut et l’acte consécutif de la SOGE.

La modification la plus importante est le changement de pouvoir pour l’administrateur délégué, voici la différence entre la première rédaction et la seconde: Dans la première, le conseil d’administration nomme un administrateur délégué et lui confère ainsi tout les pouvoirs de gestion de la société exceptés les mentions qui ne pouvaient être délégués à cause du statut de la SOGE et de la legislation en vigueur.
Dans la seconde rédaction, le conseil d’administration nomme un administrateur délégué parmi ses hommes, déterminant ses pouvoirs et sa rémunération avec l’avis favorable des syndicats.
L’administrateur délégué ne pourra plus nommer un ou plusieurs directeurs généraux, le conseil d’administration s’en chargera.

Cependant Moratti n’assistera pas au conseil municipal de jeudi sur l’Expo ce qui agace le chef de l’opposition Majorino: «Le maire s’est engagé à donner vie «durant le mois de septembre» à une assemblée dédiée à l’Expo. Aujourd’hui, mercredi 26 novembre, nous assistons au énième renvoi. Letizia Moratti s’apprête, du moins selon les sources des conseillers de centre-droite, à annuler sa participation à l’Assemblée prévue. Comme cela à Palazzo Marino il n’y aura aucune confrontation publique»

Pour finir Majorino annonce «encore une fois les Milanais ne sauront rien de l’Expo».

Expo: Renaissance pour les Entreprises

Nous l'avons bien compris, durant l'Expo 2015 les yeux du monde entier seront braqués sur Milan et la ville multiplie les promesses en termes d'organisation et de respect de l'environnement.

Mais il est un aspect que nous n'avons pas étudié jusqu'à présent; l'impact qu'aura l'Expo sur les entreprises situées aux alentours et le tourisme.

Dans le "Corriere della sera " du 24 juin 2008, on y apprend que l'événement sera aussi et surtout l'Expo des entreprises et des entrepreneurs Milanais. "Plus de la moitié des entreprises milanaises considèrent leurs propres positionnement compétitif meilleur qu'il y à trois ans". Le Ministre Altero Matteoli ajoute même: "Nous commençons une nouvelle renaissance pour l'Italie".

Parmis les entreprises qui profiterons des retombées de l'Expo, il en est une qui attend beaucoup de la manifestation. C'est le cas de San Pellegrino qui mise tout sur le tourisme de luxe pour sortir définitivement de sa phase de déclin qui a débutée quelques décennies auparavant. Le projet, avec un investissement total de 150 millions d'euros, consiste à réouvrir un ancien établissement situé dans la vallée Brembana, localité thermale de Bergame et fermé depuis 1917. L'etablissement deviendra un véritable temple du "Made in Italy": Gastronomie, hôtel 4 étoiles, spa, mode, design...

Le projet a été confié à l'architecte français Dominique Perrault.

Située à une heure en voiture de Milan, la station thermale de Bergame mise ses derniers espoirs dans l'événement Milanais.